Le sault de gerbe

 

   Le prieuré de Noyal jouissait d’un droit singulier appelé « sault de gerbe » qui rapportait 1600 livres de rentes.

   Le « Pouillé historique de l’Archevêché de Rennes nous en donne la description suivante :

« Le droit de grange ou sault de gerbe consiste en ce que les religieux de Saint-Melaine gros décimateur [1] et le vicaire perpétuel de Noyal sont obligés de mener dans la grange étant en la cour d’iceluy prieuré, toutes les dîmes, même novales[2], pour estre déchargées une à une à pleine terre dans ladite grange et les grains qui tombent au sault de la gerbe et les épis qui se rompent appartiennent au prieuré aussi bien que ce qui reste dans la grange sous les gerbes,  comme aussi après que lesdites dîmes sont battues dans l’aire de la cour dudit prieuré, toutes les pailles, balles et sons et vanures[3] appartiennent au prieur sans que l’on puisse rebattre les épis rompus et de plus tant et tant qu’il y a des gerbes dans la grange ou dans l’aire, le prieur a droit de faire nourrir de grain quatre pourceaux sur les dîmes du grand trait et pareil droit que dessus sur les grosses dîmes, même novales, pour la nourriture de deux pourceaux".

 

 

[1] Le décimateur était, sous l'Ancien Régime, celui (individu ou communauté) qui avait le droit de lever la dîme (impôt en nature prélevé par l'Église).

[2] Sous l’Ancien Régime, les dîmes novales étaient un impôt que le clergé levait sur les novales, des terres nouvellement défrichées et mises en culture.

 

[3]la vanure : Poussière et impuretés qui proviennent du vannage des grains.